

Nous sommes en voiture, aux environs de Sérigny dans la Vienne. le soleil se lève à peine mais le ciel est voilé ce jour-là, les nuages, bas. Au volant, notre hôte ne s'en offusque pas. Au contraire : « C'est plus agréable pour les cueilleurs. »
Robert Franchineau est un homme élégant, doux mais volontiers taquin, il nous emmène faire le grand tour de ses champs de melons.
Nous cheminons sur des petites routes, dans un décor vallonné, parsemé d'une multitude de châteaux de pierre blanche. Cette pierre de tuffeau caractéristique de la région donne une couleur particulière à ces paysages. Nous sommes ici au cœur du Haut Poitou, dans le nord de la Vienne, « en lisière du Rabelaisis, le pays du « bon vivre » », précise Robert avec un air malicieux. On le soupçonne d'être venu à l'agriculture pour cela : l'amour du « bon-vivre ». Parce que si ce fils d'agriculteurs d'origine Flamande a bien grandit dans le Poitou au milieu des champs d'endives, il n'a pas toujours choisi le travail de la terre. Passé par l'immobilier, la gestion administrative et même le pilotage d'avion, Robert Franchineau s'est consacré tardivement à la culture du melon. Mais il y est venu, convaincu du potentiel de cette terre blanche et de sa capacité à développer un produit d'exception : le melon du Haut Poitou.
Robert roule toujours. Ses parcelles sont éparpillées dans la campagne pour éviter de concentrer les risques, en cas de grêle par exemple. De ses yeux bleus, il couve ses champs de melons du regard, scrutant le moindre détail. Ici, il contrôle la taille. Là, il s'assure de la qualité de la cueillette. Plus loin, il se réjouit de voir que des pieds ont enfin poussé malgré les conditions très humides du printemps.
À notre arrivée au bord d'un vaste champ, les cueilleurs s'activent déjà. Des petits points à l'horizon. Le chant du coq retentit. Certainement monte-t-il de cette ferme que l'on distingue au loin. La fraîcheur de la nuit se dégage du sol, nous faisant frissonner. Robert, lui, a prévu sa veste en cuir. Hobby, une jeune femelle braque allemande est partie chasser le lièvre et le chevreuil repérés en chemin. Bredouille, elle revient bien vite aux pieds de son maître. Visiblement, elle aime l'accompagner dans ses tournées. Elle saute de rangs en rangs beaucoup plus aisément que nous. Robert, lui, s'avance et salue chacun des cueilleurs.
Au ras du sol, bien cachés sous les feuillages, nous les découvrons enfin, ces beaux melons du Haut-Poitou, avec leur couleur vert-jaune, signe de maturité. « Si le melon est cerné autour du pédoncule, que celui-ci se détache un peu et que la première feuille est jaune, il peut être ramassé », nous explique Nathalie, qui travaille toute l'année avec Robert.
Il choisit un beau melon, l'ouvre sur le champ et nous en tend un morceau. Avec malice, il attend notre réaction. Ce qui frappe d'abord c'est la couleur de sa chair, ce beau orange vif, qui se dévoile comme un bijou dans son écrin. La chair est ferme, juteuse, très sucrée et son parfum fruité explose en bouche. Un régal de fruit. Robert aussi l'aime son melon IGP du Haut Poitou : « Je suis fier de ce produit que je propose à mes clients. Mais il faut qu'ils soient patients parce que c'est un melon à maturité tardive, il pousse doucement, au rythme de la nature d'ici. »
Il nous explique les origines de ce goût si particulier : une terre riche en oligo-éléments et un sous-sol composé de ce fameux tuffeau. « Il a la fabuleuse capacité de stocker l'eau de pluie pendant l'hiver pour la restituer lors des périodes sèches, par capillarité. » Ainsi, Robert n'irrigue que 10 % de ses champs…
Alors que la matinée avance, le soleil daigne se montrer, réchauffant le sol, contrastant avec la fraîcheur de la nuit. Et là réside un autre petit miracle de la terre Poitevine : l'amplitude des températures. « Cela permet de fixer le goût » précise Robert.
Il attire alors notre attention sur les cosmos, centaurées et autres bourraches qui parsèment les rangées de melons. Des plantes mellifères qui participent à l'attractivité de ses champs pour une invitée de marque : l'abeille. Environ 600 ruches sont réparties autour de ses parcelles. Un partenariat avec les apiculteurs qui lui assure une bonne pollinisation. Ces butineuses trouvent en outre ici un sain garde-manger puisque Robert utilise le moins d'intrants chimiques possible.
La liste des produits phytosanitaires autorisés est plus restrictive que la réglementation et les insecticides dangereux pour les abeilles et black-listés pour les apiculteurs sont interdits. Lors de l’utilisation d’insecticides, cela se fait la nuit lorsque les abeilles sont dans le ruche le réseau d’apiculteurs sont informés 24 heures avant traitement. En plus les champs sont traités avant la plantation mais après, les traitements sont faits en fonction des besoins et il n’y a pas de traitement après la récolte. Il utilise de méthodes alternatives par exemple paillage pour éviter les mauvaises herbes, désherbage mécanique (binage) ou serre sous filet.
Et il entend aller plus loin encore. Son objectif : zéro résidus. Avec d'autres producteurs, il s'est impliqué dans une démarche exigeante en terme de développement durable. Ils sont engagés dans l’association Demain la Terre qui rassemblent des producteurs de fruits et légumes frais ou transformés, qui veulent expérimenter et développer une agriculture d’avenir, une troisième voie avec l’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle/raisonnée. La charte Demain la Terre vise à apporter aux clients les preuves crédibles de cet engagement, axée sur trois priorités : la santé, la qualité et le respect des hommes et de l’environnement. Une ligne directrice de son travail au quotidien.
« Je veux aller au bout de ce que l'on peut obtenir de ce terroir. Longtemps, je me suis contenté du retour de mes clients qui me disaient que mon melon était bon, ça me suffisait. Mais aujourd'hui, j'estime ne pas avoir fait le tour, je n'ai pas terminé. En développement durable il y a encore des progrès à faire, mais aussi en terme d'humain. Moi j'aime les gens qui s'impliquent. Et cette démarche implique justement mon entreprise. »
Robert a aujourd'hui 69 ans, mais son petit-fils, Antoine, 16 ans, se prépare déjà à assurer la relève. Robert en est très heureux et c'est pour lui qu'il continue : « Je pourrai tout vendre et arrêter. Mais aurais-je une meilleure vie ? Je travaille avec des produits que j'aime, avec des équipes agréables et si en plus, je peux assurer une continuité pour mon petit-fils et pour tous mes salariés, ça me procure une satisfaction immense. »
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Melon charentais jaune du haut Poitou
Calibre 11 (de 1150g à 1350 g)
Plateau de 5
Code : 300938
Produit de saison :
juillet à septembre
Mit den Origine-Produkten ermöglicht Transgourmet den Gastronomen und Küchenchefs authentische und emotionale Produktgeschichten bis zum Tischgast zu erzählen. Jedes Origine Produkt verfügt über einen verständlichen und relevanten Nachhaltigkeitsmehrwert. Origine verbindet damit in einzigartiger Weise den Wunsch nach Nähe und Ursprünglichkeit mit gesellschaftlicher Verantwortung.
Das stetig wachsende Angebot an Origine Produkten wird durch individuelle Beratung und Workshops ergänzt. Transgourmet liefert zusätzlich zu den Produkten Inspiration und Hintergrundwissen.
Die Nachhaltigkeits-Kriterien der Eigenmarke Origine sind über drei eigene Rating-Stufen definiert. Good, Better, Best lauten die Rating-Levels mit zunehmenden Anforderungen in definierten Verantwortungsfeldern. Jedes Origine Produkt muss einer der Stufen entsprechen. Die Verantwortungsfelder werden vom Transgourmet Kompetenzteam festgelegt und orientieren sich an den in der Warengruppe bedeutendsten Nachhaltigkeitsthemen. Akzeptierte externe Labels wie z.B. die Bio-Suisse Knospe oder Programme wie BTS/RAUS werden in die drei Ratingstufen eingeordnet und sichern über die den Labels und Programmen zugrunde liegenden Detailkriterien und Zertifizierungsprozesse die Einhaltung der Standards. Bei Produkten ohne akzeptiertes externes Label legt das Transgourmet-Kompetenzteam die Zielkriterien fest, nach denen der Betrieb auditiert wird. Das Restaurant selbst muss sich nicht zertifizieren lassen solange es keine Drittlabels auf der Speisekarte zum Einsatz bringt.